COMMENT SE FAIRE EDITER ?
Depuis quelques années déjà je reçois des demandes de Soeurs et Frères qui souhaitent faire publier leur livre. Ils ont contacté diverses maisons d'édition sans succès et cela n'a rien de surprenant. Le milieu du livre ne se porte pas bien dans son ensemble, il y a quelques secteurs comme la science-fiction, le polar, la BD, qui vont bien mais ce n'est guère le cas du reste ; cela s'aggrave encore pour peu que l'on aborde ce que l'on appelle des " niches " comme le secteur de la Photographie ou la FM.
Un auteur présente beaucoup de défauts : il pense que tout le monde attend son oeuvre. Mais il n'a procédé à aucune étude de marché, il ne sait pas quels autres auteurs avant lui ont écrit sur son sujet depuis au moins 60 ans ni si ces livres se sont taillés une réputation dans leur domaine.
Une maison d'édition a besoin de vivre donc de gagner de l'argent immédiatement, ce n'est pas le Loto ni Euro Million. Les grandes maisons soumettent les tapuscrits à un Comité de Lecture qui exprime son intérêt ou non mais l’afflux des demandes de nouveaux auteurs devient tel, souvent plusieurs centaines, que ces maisons croulent sous les envois surtout lorsqu'il s'agit de romans, essais ou nouvelles. Résultat : devant cette avalanche, on n'ouvre même plus les enveloppes. Le seul moyen d'éviter cette difficulté réside dans le recours à un ami qui vous introduira en vous recommandant. Au mieux, avec de la chance, votre travail accédera au Comité de Lecture qui a reçu pour sa part des consignes liées à l'objectif annuel de la société d'édition : il faut pousser tel genre, réduire tel autre, valoriser tels auteurs qui rapportent beaucoup d'argent au détriment d'éventuels nouveaux dont on ne veut pas sauf exception. Mais l'exception reste précise : seulement une personne passe sur des centaines de candidatures. Donc votre dossier, sauf miracle, a peu de chance d'aboutir.
En outre, lancer un auteur implique qu'il faille faire sa promotion, mettre en oeuvre des campagnes d'information et publicitaires ( papier, radio, internet ) mais tout cela oblige à engager de l'argent et souvent même nettement plus que ce qu'il risque de rapporter. Même les auteurs de best seller ont besoin de publicité. Qui n'a pas entendu sur telle grande radio nationale, Untel avec son nouveau livre est 1er des ventes de livres. S'il s'arrache vraiment et se trouve donc le livre le plus vendu, pourquoi a-t-il besoin de pub ? Quelque chose ne colle pas.
Dans le milieu FM, des auteurs connus qui font des conférences, que l'on croise dans les Salons du Livre, vendent entre 100 et 300 livres. Cela ne rapporte rien à l'auteur et fait perdre de l'argent à l'éditeur qui lui se voit obligé d'investir, perd de l'argent et aurait mieux fait de jouer un autre "cheval". Quand cet auteur va le solliciter pour une nouvelle production, ce sera NON.
Comment savoir si un auteur est rentable ou non ?
Il suffit de regarder sa bibliographie. Si tous ses livres se trouvent publiés par la même maison d'édition, la réponse est OUI. Si cet auteur reste contraint d'en changer chaque fois ou tous les 2 à 3 livres, la réponse est NON. Ceci remet à leur juste place certaines réputations non justifiées. Je connais des personnes ayant écrit des dizaines de livres mais qui ne vendent pas suffisamment pour générer un profit satisfaisant l'éditeur et ont transité par quasiment autant de maisons d'édition que de livres écrits.
Les droits d'auteur.
Ils se trouvent calculés sur la base du prix de ventre hors tva du livre. Leur taux varie selon la célébrité et le niveau de vente en fonction de ce que tel auteur va rapporter. Ceux dont les livres s'arrachent et se vendent par centaines de milliers frôlent les 10 %. Mais vendre des centaines de milliers de livres permet de les faire fabriquer en Espagne, en Italie, au Portugal, en Pologne, etc, là où le prix de revient de fabrication en rotative du seul livre sera inférieur à 2 euros. Les autres auteurs peuvent voir leur taux varier d'environ 3 à 5 % et à la condition qu'ils vendent au moins un quota obligatoire de livres : 500 ou 800 ou 1000 exemplaires. Si le chiffre se voit atteint, les droits d'auteurs entrent en action, s'ils restent inférieur à l'objectif fixé, rien ne sera versé.
De plus en plus, pour les petits auteurs, la somme correspondant à ce qu'ils devraient percevoir ne se trouve plus payée en euros mais en livres. L'éditeur calcule le montant qu'il doit verser et le divise par le prix de vente du livre. Exemple : 805 livres vendus à 22 euros = 17.710 euros x 3% (pourcentage du droit d'auteur) = 531,30 euros. Si le livre s'est vendu 22 euros, on divise 531,30 par 22 = 24,15 ; l'éditeur remet 24 ou 25 livres pour solde à charge pour l'auteur de vendre lui-même ces 24 ou 25 livres.
Cet auteur a vendu 805 livres et cela ne lui a quasiment rien rapporté de sérieux avec seulement 531,30 euros et il lui faut encore vendre lui-même les livres pour récupérer cet argent qui de plus est fiscalement déclaré. Il faudra aussi cotiser à l'URSSAF et à une Caisse de Retraite en principale et complémentaire où vous paierez mais sans bénéficier des droits puisque vous relevez déjà d'un autre système de retraite lié à votre situation de salarié ou de travailleur indépendant. Résultat ? Cela va vous coûter plus cher que cela vous aura rapporté.
Comment peut-on s'en sortir ?
Faites-vous éditer par Amazon. Amazon édite le livre chaque fois qu'il est acheté sur internet et procède à son expédition. Vous n'avez rien à faire sinon à mettre en page votre livre selon les normes techniques imposées par AMZ. Sur un livre vendu 29 euros, vous percevrez 12,30 euros. Il vous suffira de vendre seulement 44 livres pour gagner autant que l'auteur ayant vendu 805 livres pour 531,30 euros de droit d'auteur. Si vous vendez à votre tour 805 livres, c'est 9901,50 euros que vous encaisserez tout de suite en prime au lieu de dans au moins 1 an comme dans l'édition traditionnelle, en fait vous bénéficierez d'un virement régulier dont le montant variera selon les ventes de la semaine ou de la quinzaine.
Tous les auteurs FM devraient passer par AMZ qui se moque totalement que vous ne vendiez que 15 ou 65 ou 3000 exemplaires et vous acceptera. Un seul problème qui n'en est pas un si l'on a des amis ou si on sait se débrouiller : il faut faire votre mise en page et votre couverture vous-même. Mais AMZ vous propose des gabarits pour vous aider.
Et maintenant ?
Bonne chance à vous. Tous mes voeux de réussite vous accompagnent.
PS : si vous cherchez quelqu'un pour votre mise en page et votre couverture, contactez-moi.
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